Francis Dostie Breathwork

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Que faire si ma copine pense ou veut se faire avorter ?

Lecture de 9 minutes.

(Si tu es une femme, je t’invite également à lire ce billet afin d’explorer la perception qu’un homme peut avoir dans cette expérience humaine qu’est la peur de l’avortement de son enfant.)

Tu reçois l’annonce que tu vas potentiellement être père, mais ta copine est confuse à savoir si elle désire aller jusqu’au bout de l’expérience et donner naissance à l’enfant ou se faire avorter?

Au fond de toi, tu aimes les enfants. En fait, tu les adores !!! Tu es convaincu que tu seras un père magique? Tu aimerais sauter de joie, courir tout nu dans les rues du centre-ville afin de démontrer toute l’énergie de l’émerveillement qui t’habite…

Tu croyais peut-être ne plus avoir l'occasion d’être père une fois de plus, ou pire, tu croyais simplement ne pas avoir la bénédiction de vivre cette expérience dans ta vie ?

Cependant, ta copine n’est pas aussi emballée que toi. Elle est très confuse et peut-être même sous le choc après cette découverte… Elle pense se faire avorter, elle est une femme assez ouverte et capable de te partager sa vulnérablité et par conséquent, elle t’en parle régulièrement.

Je te comprends. Ce fut également mon histoire. En fait, c’est celle que je vis présentement en écrivant ces mots.

Tu te sens impuissant, faible. Des parties de ton cœur se sentent meurtries et torturées. C’est sensible comme sujet. L’avortement est un sujet délicat, et avec raison. La balance du pouvoir est entièrement dans les mains de la femme et c’est en très bonne partie comprenable. Toutefois, en tant qu’homme, tu peux ressentir que c’est tabou de vouloir t’exprimer librement et avec confiance sur ton choix de vouloir garder l’enfant… Tu peux percevoir que ton opinion et ton désir d’avoir cet enfant n’ont pas de réel poids dans la balance. Tu as des pensées limitantes qui te font croire que peu importe ce que tu vas exprimer comme ressenti dans toute ta vulnérabilité mise à nue, on va te regarder, et parfois avec un manque de compassion, en te répondant que c’est le corps de la femme et que c’est son choix ! Ou pire encore, tu as peur qu’une féministe un peu zélée sur les bords tombe dans la conversation et te lance autre chose que des fleurs en pleine figure… Bref, tu deviens défensif, tu accumules la colère et le sentiment d’injustice et tu deviens désorienté. Peut-être vis-tu également des épisodes durant lesquels tu traverses des chocs nerveux lorsque le sujet de l’avortement revient semaines après semaines. Je suis dans une position pour te comprendre. J’ai le cœur ouvert et plein de compassion pour toi. Je t’aime.

Tu expérimentes cependant des jours où ton amoureuse te sourit et semble débordante de joie et parfaitement alignée avec l’idée de créer la famille de ses rêves avec toi. (Mon Dieu que ce sentiment est puissant et excitant. YESSSSSSSSSSSS! C’est comme un énorme réservoir à essence sous une fusée! Cette puissance de vie peut littéralement te transporter vers de nouveaux sommets jugés auparavant inatteignables). Elle te demande avec amour si tu  réalises que tu vas bientôt être papa ! Dans ton coeur, une énorme joie tourbillante se replie et  se cache tout timidement, car ta partenaire a déjà joué (c’est en fait ce que tu perçois et ressens même si ce n’est pas son intention) à voix haute au yo-yo du  “je garde le bébé” -et- “je mets un terme à la grossesse (la vie du bébé)”. En surface, toute tremblante, cette joie se fait néanmoins timide avec de légers sourires. Pourquoi ? Parce que, premièrement, que cela soit conscient ou non de ta part, tu décides de te protéger, de protéger ton coeur. (Oui les hommes ont également un coeur et des émotions). Ton coeur, tu le sais au fond de toi qu’il est très sensible (peut-être même extrêmement vulnérable dû à ton amour pour les enfants et à ta dévotion pour ton amoureuse). Deuxièmement, tu comprends aussi la dynamique de rapport de force. En effet, tu n’as aucun pouvoir légal sur la décision de garder l’enfant ou pas ! La seule carte que tu as dans ton jeu est celle d’influencer la mère. Tu te retrouves tiraillé à savoir comment tu vas jouer ta main puisque, par respect pour ton amoureuse, ton coeur te guide à lui laisser l’espace afin qu’elle puisse prendre une décision pleinement consciente, par elle-même et pour elle-même, car après tout, c’est elle le véhicule de cette création.

Un conseil: ne fais pas comme moi ! Je t’encourage à vivre pleinement tes émotions. Elles sont une réelle bénédiction, une occasion en or d’avancer dans ton cheminement personnel et à visiter plein de blessures d’âmes créées lors de ton enfance. Ton enfant intérieur a besoin de ton amour et de ta compassion. Je t’encourage à ne pas rentrer dans ta caverne, comme tu as peut-être développé l’habitude de faire, mais à partager plutôt ta joie et ton excitation à ta conjointe ainsi qu’à ton entourage de la possibilité d’être papa. C’est peut-être ta seule opportunité d’explorer ces émotions… Pourquoi passerais-tu à côté de l’occasion de vivre ces sentiments d’une puissance et d’une profondeur incomparables à ce que tu as pu vivre dans cette vie-ci ? Pourquoi ne pas profiter de ce carburant afin de transmuter tes blessures d’enfance et de te propulser dans plusieurs sphères de ta vie, autant sur le plans personnel, professionnel, que spirituel? Certainement, tu as des parties de toi qui ont peur. Crois-moi, je te comprends et je suis de tout coeur avec toi. Tu as peur de faire grandir de faux espoirs dans tes entrailles, peur d’être déçu au plus profond de ton âme, peur d’être humilié devant les autres, car ta joie n’était que passagère. Peut-être même que tu as peur de te faire juger: est-ce que les autres vont penser que ma blonde s’est fait avorter parce qu’elle n’avait pas confiance en moi, qu’elle n’avait pas confiance en notre relation? Suis-je un bon conjoint ? Croit-elle que je ne ferais pas vraiment un bon père ? Peut-être n’a-t’elle pas confiance que je puisse pourvoir au besoin de notre famille? Suis-je un bon à rien? 

Cette expérience va définitivement te faire voyager avec toutes tes peurs et limitations et ce, aussi longtemps que tu ne décideras pas de te rendre à plus grand que toi, à la beauté de la vie.

Deuxièmement, quels sont tes droits ? Tu n’as qu'à visiter comment cette expérience te fait sentir. Qu’est-ce que ce parcours vient éveiller dans les profondeurs de ton être ? Es-tu obligé de subir ton pire film d’horreur ? Non, mais tu as la responsabilité d’être bienveillant envers toi-même dans cette expérience humaine qui sera probablement un des plus gros défis de ta vie. Derrière tous ces défis se cachent des opportunités de croissances phénoménales. Je t’encourage à aller en nature. Tu sais, elle nous enseigne beaucoup de sagesse. Mieux, tu peux aussi discuter avec l’âme du bébé et lui partager tes ressentis. Elle te répondra. Tends l’oreille en ouvrant ton coeur. C’est le langage que ton enfant parle, avec la pureté du coeur.

Bref, j’ai également passé par toutes les gammes d’émotions. Lorsque tu auras lu cette publication, peut-être que je vais être papa… Peut-être que je ne le serai pas. Cela a été une vraie et très longue torture pour moi. Je crois que je suis actuellement en choc nerveux en fait, si je veux être 100% vulnérable et transparent avec toi. Je perds l’équilibre et dès 9-10h le matin, ma tête commence à tourner et à être embrouillée. J’ai tendance à “perdre mon ballant” quand je marche et à foncer dans les cadres de portes. Je réalise également en 15, 20 ou 30 minutes des tâches qui m’en auraient normalement pris 5.

Oui, c’est probablement déchirant pour toi, également. Encore une fois, je te comprends de tout mon coeur et j’ai envie de t'écrire humblement: “Je t’aime” et ‘’I See You brother’’. Je t’encourage à exprimer tes émotions et ressentis à ta conjointe avec bienveillance, amour et douceur. N'attends pas comme moi… Si elle est ouverte à cela, tu pourrais aussi considérer  prendre un peu de temps pour lui partager ta vulnérabilité. C’est une expérience qui se vit à deux. Si elle n’a pas pleinement la présence dans cet espace pour t’écouter, car tout cela est beaucoup trop pour elle, ne la juge point, sois compatissant et sois amour. Si, après quelques semaines, elle ne peut toujours pas t’offrir un espace pour t’exprimer, même si tu es continuellement à son écoute, et que ton besoin de discuter continue de monter, je t’invite à le faire avec une ou des personne.s de confiance dans ton entourage. Cependant, assure-toi que ces personnes sont réellement dignes de confiance. Idéalement, elles doivent également avoir de la compassion pour ton amoureuse qui vit une montagne russe d’émotions, afin de ne pas lui projeter de l'incompréhension ou de la haine, aussi minime soit-elle. Souviens-toi que cette colère des autres va aussi affecter énergétiquement le bébé, ton bébé. Sois vigilant et bienveillant tout en te choisissant également.

Finalement, ton plus grand défi sera de revenir à ton coeur au lieu de nourrir l'amertume dans ta tête. Souviens-toi que ta compagne, même si tu crois qu'elle a tort de jongler avec sa décision, est simplement une âme qui a le droit de vivre cette expérience ainsi. Plusieurs parties d'elles sont peut-être blessées à cause des relations et expériences passées et qui font en sorte que c'est davantage son égo que son coeur qui la guide. C’est 100% comprenable. Sois Amour, peu importe la situation. Sois guidé par le respect et le pardon, car tout comme toi, elle mérite cela. Je t'encourage à visiter les parties de toi blessées (blessures d'abandon, d’injustice, de trahison et d'humiliation) ainsi que le sentiment de victime qui remonte. Va discuter avec ton enfant intérieur. C'est ce que j'apprends, ici et maintenant, à la 20e semaine de grossesse. Sors du triangle de Karpman et deviens responsable. Tu peux y arriver ! J’ai confiance en toi !

Si ce message te parle et que tu aimerais de l’écoute et de l’accompagnement de la part d’une personne externe qui a déjà vécu cette expérience, je t’invite à me contacter sur Messenger ou par courriel via la section contact. Il me fera plaisir de t’offrir une séance d’exploration gratuite pour un accompagnement potentiel.

Souviens-toi d’être amour, compassion et pardon envers ta conjointe qui a totalement le droit de ressentir ce qu’elle vit. Encourage-la à le faire. De bon coeur, tiens l’espace pour elle et ce, sans rien attendre en retour…

Je t’aime bel homme,

Francis

* Mise à jour: Bonne nouvelle, au moment de publier ce post (car je me suis retenu 2-3 semaines avant de le publier), ma conjointe a finalement décidé de garder le bébé. Les mots ne peuvent décrire la joie qui m’habite…